Se sentir seule alors qu’on est entourée

CHAPITRE 5

Être entourée, mais pas vraiment vue

Je me sens souvent seule.
Une solitude particulière… celle de mes ressentis, de ma vision du monde, de mes blessures, de mes remises en question.
Une solitude qui persiste, même entourée.

Parce que oui, je suis entourée. J’ai mes parents, ma famille, des amis, des collègues. Je ne suis pas isolée. J’ai une vie sociale.
Mais parfois, c’est comme si tout ça ne comptait pas vraiment. Comme si j’étais entourée, mais pas rejointe. Comme si c’était là, en surface… sans jamais vraiment me toucher.

Je suis entourée, oui, mais superficiellement.
Les échanges sont là, les « ça va ? » polis aussi, mais au fond… qui voit ce que je traverse vraiment ? Qui sent ce que je ressens ? Qui entend ce que je ne dis pas ?

J’ai tendance à aimer les autres à 1000%, à donner sans compter. Et quelque part, j’attends un peu la même chose en retour. J’aimerais être aimée avec cette même intensité, ce même cœur grand ouvert.
Mais souvent, je suis déçue.
Chacun fait sa vie, je le sais. Chacun gère son propre monde. Et je ne peux en vouloir à personne.

Mais parfois, je me demande : pourquoi certaines personnes ont dix appels manqués quand elles ne donnent pas de nouvelles pendant quelques heures… alors que d’autres, comme moi, peuvent disparaître pendant des jours, des semaines, sans que personne ne le remarque ?
Il y a des gens naturellement entourés, sollicités, aimés, entourés de bras et de mots.
Et d’autres, plus discrets, plus invisibles peut-être.

Je ne suis pas seule dans le sens d’être isolée… mais seule dans ce que je vis profondément.
Et cette solitude-là, elle ne se voit pas.
Mais elle pèse. Elle parle fort à l’intérieur.


L’affirmation de soi

C’est un sujet difficile. Quand on me blesse, quand on me manque de respect, c’est moi qui culpabilise, alors que je n’ai rien fait de mal.
J’ai du mal à dire non, à poser des limites.

Mais on a le droit de couper les ponts, même avec des personnes qui ont compté : des amis de longue date, de la famille, des gens avec qui on a partagé des souvenirs… qui, un jour, deviennent des inconnus.

Et pourtant, merci à eux. Grâce à eux, j’apprends. C’est bateau, mais c’est vrai.
Même si c’est dur, j’apprends à ne pas être aimée de tout le monde, à essayer de me détacher du regard des autres.

Nous, les humains, sommes faits pour aimer et être aimés.
C’est normal de vouloir l’être, c’est normal de ne pas vouloir être critiqué.

Mais au fond…
Qui me connaît réellement ?
Sans cette vitrine des réseaux sociaux, qui sait vraiment qui je suis ?
Qui prend réellement le temps de creuser, de comprendre une personne en profondeur ?
On reste souvent à la surface. Peu de gens font l’effort d’aller plus loin.

On dit qu’il faut avoir de l’estime de soi, qu’il faut savoir s’affirmer pour ne pas dépendre du regard des autres. Mais j’en suis encore loin.

J’ai ouvert mon premier blog (anciennement Breathe the Life) pour écrire à cœur ouvert, partager mes pensées, mes perceptions de la vie.
Pourtant, dans mon entourage, à peine cinq personnes ont pris le temps de lire mes articles.

Alors oui, parfois, on est seul.
Et souvent, ce sont des inconnus qui nous soutiennent le plus.


Les réseaux sociaux et l’illusion de la proximité

Sur Instagram, je partage peut-être 10% de ma vie.
Pourtant, les gens jugent, pensent tout savoir.

Le pire, c’est quand tu croises quelqu’un et que la conversation s’arrête à :
« Alors, t’as fait quoi ce week-end ? »
« Ah oui, en fait, j’ai vu tes stories. »

Comme si ce que j’avais posté résumait toute ma réalité.
Comme si ma vie entière se limitait à quelques images, quelques secondes partagées.

C’est fou de voir à quel point les réseaux peuvent donner l’illusion de tout savoir sur quelqu’un… alors qu’en réalité, on ne sait presque rien.


Écrire pour exister

L’écriture est une vraie thérapie pour moi.
La plupart du temps, j’écris dans un élan d’inspiration, quand je traverse quelque chose de fort.

Chaque article que je publie, c’est un peu comme un journal intime ouvert, un espace où je mets mes émotions à nu.

Si, ne serait-ce qu’une seule personne qui me lit se reconnaît dans mes mots, alors l’écriture prend tout son sens.

Dans cette ère des réseaux sociaux où tout est superficiel, et même dans la vraie vie, où peu de gens prennent réellement le temps, je ressens le besoin de poser mes pensées quelque part.

Ce qui m’aide aussi énormément, c’est la thérapie.
Ma thérapeute, Maria (👉 Douceur de Lune), m’aide à mettre des mots sur ce que je ressens, à comprendre ce que je traverse avec un regard extérieur et bienveillant.

Tout le monde devrait faire de la thérapie, et surtout, personne ne devrait en avoir honte.

On a tendance à croire que parler à un ami ou à son entourage suffit, mais ce n’est jamais pareil qu’avec un expert.
Un ami peut écouter et conseiller, mais il aura toujours un regard subjectif, influencé par son propre vécu.
Trouver la bonne thérapeute, ce n’est pas facile, mais quand on l’a, c’est une vraie chance.


Une génération en quête de validation

Notre génération semble plus en quête de validation qu’avant.
On veut être aimé, reconnu, validé… et les réseaux sociaux ont amplifié ce besoin.

On scrolle sans fin des vies qui paraissent parfaites, des photos retouchées, des quotidiens idéalisés.
Inconsciemment, on compare nos jours ordinaires aux instants extraordinaires que les autres choisissent de montrer.

Et à force de voir ces mises en scène, on finit par croire que notre propre vie est fade, insuffisante, qu’on est « moins » que les autres.

Et c’est là que la solitude s’installe, même quand on est entouré.
Parce qu’on ne se sent pas vu pour ce qu’on est réellement, mais plutôt jugé à travers un filtre.

Parce qu’on se met une pression invisible pour plaire, pour exister aux yeux des autres, quitte à se perdre soi-même.


Mieux vaut être seul que mal accompagné

Je crois profondément en cette phrase :
Mieux vaut être seul que mal accompagné.

Ce n’est pas une excuse pour se renfermer, au contraire.
C’est un rappel qu’il vaut mieux poser ses limites et s’entourer des bonnes personnes plutôt que de vouloir plaire à tout prix.

Parce qu’à force de vouloir être apprécié de tout le monde, on finit par s’oublier soi-même.


Alors, comment ne plus se sentir seule ?

Peut-être que la clé, ce n’est pas de chercher désespérément à être comprise, mais d’apprendre à se suffire à soi-même.

Accepter que tout le monde ne creusera pas, que tout le monde ne nous aimera pas à la hauteur de ce qu’on donne.

Ce n’est pas grave.

Ce qui compte, c’est d’être entouré des bonnes personnes, celles qui prennent le temps, celles qui nous voient vraiment au-delà des apparences.

Et surtout, apprendre à s’aimer soi-même, un peu plus chaque jour.
Parce qu’au final, la seule personne avec qui on passera toute notre vie, c’est nous.


Et vous ? Est-ce que vous vous êtes déjà senti seuls malgré la présence des autres ?
Avez-vous parfois cette impression d’être là, sans vraiment être vu ?
Qu’est-ce qui vous aide à sortir de cette solitude intérieure ? Partagez-le en commentaire. Vos mots comptent, ici.


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