Chacun son rythme
CHAPITRE 4
La vie n’est pas une course
J’ai souvent tendance à me comparer aux autres. En même temps, comment ne pas le faire à notre époque ? Cette ère des réseaux sociaux où tout le monde montre sa vie sous son meilleur jour, les moments forts, les réussites… tout semble calibré pour suivre une certaine tendance. Et moi, comme beaucoup, je me retrouve à me demander : « Et si j’avais fait autrement ? ». Mais on le sait bien : avec des « si », on referait le monde.
À force de me perdre dans mes pensées, entre regrets du passé et projections ambitieuses pour l’avenir, je réalise que j’oublie une chose essentielle : le présent. Pourtant, il ne faut pas perdre de vue cette réalité : chacun avance à son rythme, chacun construit sa vie en fonction de son vécu, de ses choix et de ses expériences. Ces choix que nous avons faits à des moments précis de notre vie, nous les avons pris en pensant que c’était les meilleurs pour nous sur l’instant. Ils ont façonné la personne que nous sommes aujourd’hui.
Le poids des choix et des regrets
Il m’arrive de me demander : « Si je m’étais davantage concentrée sur moi-même, si je n’avais pas voulu grandir trop vite… aurais-je une meilleure vie ? ». Mais cette question n’a pas de réponse, parce qu’on ne peut pas réécrire l’histoire.
Par exemple, un souvenir qui me hante souvent, c’est celui de mes années au lycée. C’était l’époque où je me sentais vraiment moi-même. Ces années où j’ai vécu ma meilleure vie : je me liais d’amitié avec des personnes formidables, des amitiés qui sont encore importantes aujourd’hui. J’ai découvert l’amour, je me suis épanouie à l’école, tout semblait aligné.
À 18 ans, j’étais en terminale : je préparais mon bac, je passais mon code et mon permis, et j’ai tout réussi d’un coup. J’ai obtenu mon bac avec mention, été admise dans l’école que je visais, et, cerise sur le gâteau, j’étais en couple avec quelqu’un de sérieux. Bref, à ce moment-là, j’avais l’impression de maîtriser ma vie.
Puis, la vie a fait son œuvre : mes études supérieures ne se sont pas passées comme je l’espérais. J’ai connu une période très difficile, je ne me sentais pas à ma place, et j’ai traversé deux années éprouvantes.
Entretemps, je suis tombée dans la dépendance affective, je me suis fiancée, puis mariée, avant que tout cela se termine par un divorce à 25 ans. À ce moment-là, j’ai dû tout recommencer à zéro. Retourner vivre chez mes parents. À 25 ans, j’avais l’impression d’avoir vécu une vie entière… comme si j’avais déjà plus de 40 ans.
Avec du recul, je me rends compte que les choses se sont mises en place au bon moment, car sans ces étapes, je n’aurais jamais atteint cet état d’esprit.
Je n’aurais pas appris à vraiment savoir ce que je veux dans ma vie.
Cette traversée m’a permis de me reconnecter avec les gens qui comptent, avec ceux que j’aime. Elle m’a ramenée à ce qui me fait vibrer.
J’ai appris à découvrir qui je suis réellement et, surtout, à ne plus vivre à travers les autres, mais à vivre pour moi — sans pour autant oublier l’importance des autres.
Je pense notamment à cette période où, dans ma dépendance affective, je m’étais beaucoup renfermée et avais inconsciemment calqué ma vie sur celle de mon partenaire. Avec le temps, j’ai compris que cette manière de vivre ne correspondait pas à ce que je voulais au fond de moi.
L’envie de tout comparer
Aujourd’hui, à 28 ans, je redémarre.
Mais parfois, je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces personnes autour de moi : celles qui sont déjà mariées, qui ont des enfants, qui ont construit leur vie, qui sont propriétaires… Bref, tous ces « stades » que je n’ai pas encore atteints.
Et je me rends compte qu’on compare souvent nos vies avec celles des autres, sans connaître réellement leurs parcours ou leurs défis.
Pourtant, on devrait se rappeler que chaque personne a son propre vécu, ses propres batailles à mener.
La société nous pousse parfois à vouloir rentrer dans des cases, à suivre un modèle : être propriétaire, se marier, avoir des enfants, gravir les échelons de la réussite…
Mais est-ce vraiment ce que l’on veut ? Ou bien est-ce simplement ce que l’on croit devoir faire pour correspondre aux attentes des autres ?
Parfois, on se sent poussé à atteindre certains objectifs coûte que coûte, parce que cela semble être la norme ou le bon moment pour le faire. Mais prenez un instant pour vous demander : est-ce vraiment ce que vous voulez, ou est-ce simplement ce que vous pensez devoir vouloir ? Il n’y a pas de mal à attendre, à faire les choses à votre rythme, en fonction de votre réalité.
Se lancer dans de grands projets sans y être vraiment prêt, c’est parfois sacrifier l’équilibre, les petits plaisirs du quotidien, ou les moments précieux avec ceux qu’on aime.
Il n’y a pas d’urgence à cocher toutes les cases. Le bon moment viendra. L’important, c’est que chaque étape vous ressemble et ait du sens pour vous.
L’impact des réseaux sociaux sur cette pression
Il y a un autre facteur qui amplifie cette pression : les réseaux sociaux.
Ils nous donnent souvent une image parfaite des autres, mais on oublie que ce n’est qu’une façade.
Les gens choisissent ce qu’ils montrent, et ce n’est jamais l’entièreté de leur vie.
Ce n’est qu’un extrait : des moments soigneusement choisis.
C’est un sujet qui me tient à cœur, parce qu’il est tellement facile de tomber dans ce piège de la comparaison digitale.
Pourtant, il est essentiel de garder un esprit critique et de se rappeler que la vie n’est pas Instagram.
En conclusion : chaque étape a un sens
Ce que j’ai traversé, malgré les échecs apparents, m’a permis de me connaître davantage, d’apprendre à me relever, et de comprendre que chaque étape de vie a un sens.
Aujourd’hui, je sais ce que je veux, et ce que je ne veux plus.
Alors, ne vous mettez pas la pression, ne laissez pas le regard des autres dicter vos décisions.
Prenez le temps qu’il vous faut.
Savourez ce que vous avez ici et maintenant, même si ce n’est pas encore tout ce dont vous rêvez.
Parce que le chemin est tout aussi important que la destination.
Et vous, est-ce que ça vous arrive aussi de vous comparer aux autres, de sentir cette pression d’avancer plus vite que votre propre rythme ?
Qu’est-ce qui vous aide, aujourd’hui, à vous recentrer sur ce qui compte vraiment pour vous ?
Partagez-le en commentaire, je serais vraiment touchée de lire vos ressentis et vos parcours.